Le marquis d'Imbert de
Bourdillon
(26-08-1789 /
05-05-1865)
Nous disposons d'une notice
biographique sur le marquis d'Imbert de Bourdillon rédigée par sa fille
Gabrielle de Guilhemanson qui préface le
oeuvres de Monsieur le marquis d'Imbert de Bourdillon : "Discours et
poésies" G. Gounouilhou, imprimeur de l'académie de Bordeaux - 1867.
Maurice de Bourdillon est né le 26 août 1789 à
Pézenas, petite ville du Languedoc qualifiée de "berceau de ses
ancêtres". Son père a effectué 9 campagnes dans les gardes lorraines et
dans le régiment de Brancas Beaujolais. Il a été distingué de la croix de St
Louis.
Maurice fait ses études de droit à l'école de
Strasbourg et est avocat en 1811. Il se marie avec la veuve d'un chef d'escadron de cuirassiers : Mme Ristlehueber, mère de quatre jeunes enfants.
Il débute une carrière de magistrat (substitut) à Compiègne. En 1819, il est
nommé procureur du roi à vervins et en 1821 au parquet de Château-Thierry.
En 1822, il part en Guyane comme procureur général de la
Guyane française. En 1827, il reçoit la légion d'honneur. En 1828, quand il
est question de "réorganiser la justice aux Antilles et d'appliquer, à
nos colonies de l'ouest, des ordonnances, qui rompant avec des préjugés
séculaires, faisaient disparaître de choquantes distinction de sang et de
race, on songea qu'il fallait à cette oeuvre un homme de tête et de cœur :
Maurice de Bourdillon fut choisi. Il avait fait ses preuves en Guyane".
Ce passage aux Antilles de deux ans fut pour Maurice de
Bourdillon "la grande époque de sa vie". "La lutte s'engagea
entre les anciens et les nouveaux principes". Les magistrats européens
furent pris à parti et le gouverneur gagné à l'oligarchie abandonna le
procureur général à d'implacables hostilités.
Une lettre de 1829 du marquis
écrite du parquet de Fort-Royal en Martinique adressée au ministre de la
marine et des colonies résument les difficultés auxquelles il fut confronté :
Monseigneur,
(.../...) Monseigneur, la Magistrature métropolitaine
ne peut plus rien ici, parce qu'elle est découragée et qu'on lui a ravi toute
sa force morale. Celle de Saint Pierre a depuis longtemps provoqué les plaintes
de l'administration et du public, maints avertissements de ma part et plusieurs
fois la censure de MM. les gouverneurs. Elle est aujourd'hui dans des
dispositions telles que je désespère d'y faire entendre ma voix. Je ne veux
point signaler celui de ses membres qui, oubliant son caractère et se pavanant
dans une promenade publique au milieu des gens de toute espèce, s'écriait
qu'il fallait profiter de la victoire, et nous traitant de brigands, disait
qu'il était temps enfin de nous chasser de la colonie. Les actes de ce
magistrat son d'accord avec ses paroles, et je pourrais, s'il en était besoin,
administrer plus d'une preuve des funestes préventions qui l'assiègent et dont
il n'a pas la force de se dépouiller".
Le procureur
général du Roi Marquis d'Imbert de Bourdillon
Les magistrats qui comme le
procureur sont vite devenus
indésirables aux yeux de l'oligarchie créole furent affubler du sobriquet de
"Kalmanquious". Un livre leur est consacré qui publie la lettre du
procureur général dans
son intégralité. « Les Kalmankious :
des magistrats indésirables aux Antilles en temps d'abolition »
Jacqueline Picard (éd.)
Gosier 1988.
Le marquis rentre en France en
juillet 1830. "Il avait laissé le pavillon blanc flottant sur les forts de
la Martinique, et c'est le drapeau tricolore qu'il trouvait à son retour.
Il fut ensuite conseiller à la
cour de bordeaux et se remit à la poésie : "sa muse est plutôt rieuse et
badine que mélancolique et profonde".
"Sans avoir le stupide orgueil
de la naissance , le Marquis de Bourdillon avait ce culte respectable des
ancêtres qui élève et grandit les sentiments : noblesse oblige. Sa famille
remontait aux premiers Valois ; il se plaisait à multiplier, sous ces yeux, ces
souvenirs d'un glorieux passé. Ses armoiries brillaient partout dans sa demeure
; elles se portent d'argent , au chevron de gueules, avec trois anilles ou fers
de moulins de sable. Pour armes parlantes, un dé ; sur l'une de ses faces,
cette fière devise : Ut sors volet tamen stabo. A la plus belle place de de son
modeste logis apparaissait, dans sa gloire, la plus grande illustration de la
famille, le maréchal de Bourdillon, tel que le représente le magnifique portait
en pied qui figure à la galerie de Versailles".
Les liens de
Maurice de Bourdillon qui le raccrochent à la famille de La Platière /
Bourdillon restent à établir et nécessitent aujourd'hui une recherche
généalogique.
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