Augustin Bourdillon

 

Horloger en Suède

 

(1728 Genève -1799 Stockholm)

 

 

Généalogie

 

 

Horlode Augustin Bourdillon

Horloge Augustin Bourdillon

 

Augustin était horloger.

 

Grâce à Léonard, son frère, nous disposons aujourd'hui  d'éléments biographique concernant Augustin Bourdillon (voir ci-dessous). 

 

En 1755, l'ambassadeur de Suède à Paris, proposa à Augustin Bourdillon, mon frère, de se rendre à Stockholm pour y établir une manufacture d'horlogerie.

Il s'y rendit en 1758. Il se maria en 1766 avec Marguerite Elfsberg (1734-1792)

En 1773, il fut nommé Chevalier de l’Epée par le roi Gustave III qui lui remit une médaille en or à cette occasion.

Il ne rentra jamais à Genève et certaines pièces de sa production s’changent encore à l’occasion de ventes publiques.

 

 

 

Citations de Léonard Bourdillon (1725-1802) d'après son journal de famille (bibliothèque publique et universitaire de Genève) :

 

1753
Augustin Bourdillon (1728-1798) mon frère, horloger industrieux, partit à Paris

1755  

"Le 15 mai1755n S.E. Scheffer, ambassadeur de Suède à Paris, proposa à Augustin Bourdillon, mon frère, de se rendre à Stockholm pour y établir une manufacture d'horlogerie, en lui promettant de grands avantages de la part des États de Suède, et notamment
    1- une somme pour chaque apprenti qu'il formerait

    2- l'affranchissement des droits que les bourgeois paient,
    3- trois Rixdalles (monnaie d'argent, appelait en France Écu d'Empire, évaluée à 5 livres  8 sols tournois) et un quart pour chaque montre d'or.
Ces avantages et les autres privilèges qu'on lui accordait le déterminèrent à se rendre de Paris à Stockholm".

 

1758

" En mai de cette année, mon frère Augustin Bourdillon (1728-1798) arriva à Stockholm. Pour se procurer  toutes les fournitures d'horlogerie dont la fabrique pouvait avoir besoin, je lui fis toutes les avances de fonds nécessaires en lui recommandant de se défier de la confiance que les négociants horlogers ne manqueraient pas de lui manifester pour se tirer d'un embarras où ils le mettraient.

Je ne pus le persuader. Les négociants, plus fins que lui, lui faisaient mille caresses, je refusais leurs invitations et les conjurais de ne rien lui faire entreprendre au dessus de ses forces. Mais en mon absence ils lui disaient : "tout est mort ici, les anglais tiennent la mer, les ouvriers français sont ici, il n'y a que l'Italie ouverte pour nous. Vous êtes honnête homme et notre citoyen. Si vous perdez nous voulons perdre avec vous. Également les goûts ont changé, et nous vous céderons au dessous du prix de l'établissement".

Avant son départ, il avait remis ses affaires à un nommé Henri-Adolphe Busch, dont le père était riche en vaisseaux et en biens fonds, qu'il me fit envisager comme son ami protecteur, lequel m'ayant demandé des montres pendant le voyage de mon frère, je lui en envoyais pour 2 000 livres et tout fut perdu, tant pour mon frère que pour moi. C'était fait de mon frère si je l'eus abandonné. Personne au monde ne se présentait pour lui. Dieu m'inspira et Dieu nous aida. Jeunes gens, c'est une instruction que j'ai suivi cette relation. Apprenez en même temps que deux de mes frères cadets eurent à peu près le même sort. L'ambition les dominaient au point que ce fut en vain que je voulus leur faire entendre la voix de la raison. A son défaut je leur dis que je souhaitais que le voyage leur servit de leçon. Ils s'associèrent l'un partant chargé de pacotille, il courut les foires, vendant à des juifs, et tout fut perdu. jeunes gens, n'ayez pas pas la bonne foi de croire à la bonne foi. Je ne blâme pas l'ambition, elle est la vertu de votre âge, mais soumettez là aux avis, aux lumière, aux conseils et à l'expérience des anciens".

ncu par de telles paroles, mon frère se chargea  à mon insu pour une valeur considérable.

Il partit d'ici le 18 septembre. Arrivé à Lubeck, un négociant nommé Paouly lui prouva en présence de Monsieur de Blanchenay que les genevois l'avaient trompé, en lui montrant les mêmes ouvrages que les mêmes négociants lui avaient envoyé à leur frais, périls et risques à prendre ou à vendre et à un prix au-dessous.

Arrivé à Hambpurg mon frère y tomba malade de désespoir, y perdit la raison, fut aux portes du tombeau et pendant ce temps-là on lui vola une partie de ses montres et aux effets.

La force de son tempérament l'ayant rappelé à lui, il partit pour la Suède et à l'entrée du royaume, son inexpérience lui fit confisquer une autre partie de ses marchandises. Arrivé à Stockholm et ne connaissant point encore le suédois, il confia le reste et le perdit.

 

 

1766

"Le 16 octobre, Augustin, troisième fils de Jaques Bourdillon, mon père, et de Marguerite Girard, ma mère, épousa Marguerite âgée de 31 ans, fille unique de feu Henri Elfsberg et de feue Brita Quenoutte, l'un et l'autre de Falun, capitale de la Dalécarlie, en Suède, d'une famille très ancienne. Le père possédait une mine de cuivre, la mère était fille de docteur. L'un et l'autre moururent en 1751 et furent ensevelit dans l'église Sainte Christine, Cathédrale de Falun, avec sis de leurs filles après avoir perdu tous leurs biens il y a 25 ans, des suites d'un incendie que des incendiaires mirent à la ville. Ce mariage fut célébré dans l'église Sainte Claire à Stockholm par le Docteur Hauvfoual. L'épouse était née en novembre 1733 et était de la communion d'Augsbourg

 

1773

"Le 19 août, le Roi de Suède, Gustave III, convoqué toute la Cour, tous les magistrats et tous les officiers de la bourgeoisie, pour créer un Ordre et en recevoir Chevaliers ceux qui l'avaient si bien servi lors de la Révolution dont c'était le jour anniversaire.
Mon frère Augustin Bourdillon et ses amis étaient prévenus, étant mandés, ils traversèrent en uniforme une haie composée de Gardes du Roi. Étant entrés, ils trouvèrent toute l'assemblée sur leurs sièges. Alors le Roi se leva ainsi que les deux Princes, ses frères et le Bourgmestre. Les Princes étaient à la gauche du Roi, le Magistrat à sa droite. Devant le Roi, était une table sur laquelle se trouvait une bourse qui refermait les médailles. Le Bourgmestre ayant fait faire silence, le Roi donna ordre à son secrétaire de lire un discours en faveur des récipiendaires, par lequel il était dit qu'il plaisait au Roi, pour leurs bons et loyaux services, leurs accorder ses grâces et les créer Chevalier de l'Épée. Après ce discours, le Roi les appela l'un après l'autre. Ce fut ainsi que le Roi remit lui-même à mon frère, une belle médaille dont j'ai la copie en Argent.
En lui remettant, suspendue à un ruban blanc, le Roi lui dit qu'elle devait se porter à la troisième boutonnière sur le sein gauche, et lui donna sa main droite à baiser.
Cet événement arrivé à nos jours est bien propre à honorer la famille et à inspirer l'honneur et l'émulation de nos jeunes gens.
Cependant mon frère ne se prévalu point de la faveur où il était auprès de sa Majesté. Il aurait pu lui faire représenter indirectement tous les sacrifices qu'il avait faits pour fonder un établissement d'Horlogerie, ainsi que la violation des promesses du sénat par la bouche de son ambassadeur à Paris. J'insistais beaucoup là-dessus à cause de sa situation, mais il me répondit qu'il n'était pas possible que le Roi put savoir par lui-même tout ce qu'il avait fait, qu'il n'y a aucune grâce de le dire soi-même, que le plus brave et le plus fidèle est toujours le moins récompensé, qu'il était étranger, et qu'il ne saurait être ni mendiant ni flatteur, qu'il n'avait suivi que les mouvements de son cœur, et il ajouta "où sont ceux qui récompensent le mérite, s'il n'a pas des protecteurs ? et qui n'a pas des jaloux ! mais tant que la Suède sera Suède, mon nom sera immortalisé. 
Dans la suite, le Roi ne voulut point reconnaître ni recevoir ceux qui ne portaient pas les marques de cet Ordre".

 

1783

"Le 15 novembre, l'Amiral de Suède, chargea mon frère Augustin Bourdillon, Chevalier Suédois, qui avait à Stockholm une manufacture en tous genres d'horlogerie, de lui faire une montre à répétition, qui lui pouvait exécuter  et que le consul de Suède au Maroc lui avait demandée pour l'Empereur du Maroc.
Une des caractéristiques de cette pièce était qu'en poussant et retirant le remontoir l'on pouvait savoir tous les cinq minutes l'heure et la minute qu'il est.
Mon frère est fort aimé de l'Amiral

 

 

 

 

Montre d'Augustin Bourdillon

Montre d'Augustin au musée de Stockholm

 

 

 

Retour à la : Branche aînée Jean-Georges (1663-1710)

 

Retour Sommaire