Les origines de la famille Bourdillon
Dès le XI° siècle sur le
territoire d'Urzy,
à proximité de Nevers, était installée au lieu dit les Bordes une famille des
Bordes qui édifia le château
du même nom.
A la fin du XVème siècle, X de la Platière, d’une famille venue d’ Arbois, épouse Péronnelle des Bordes, qui, à la mort, de son oncle Jehan, hérite du château et du nom... Les seigneurs de La Platière seront donc en outre seigneurs des Bordes et ils habiteront le château (Voir aussi page Wikipedia famille de la Platière).
Ils eurent deux fils Louis et Imbert I qui eut un fils Philibert I ci-dessous.
Philibert de La
Platière II,
seigneur des Bordes, fut institué Bailly et capitaine de
Mantre le 30 septembre 1494 et confirmé en cet officie en qualité de conseiller
et chambellan du Roy le 13 juin 1498. Il mourut avant son père le 24 septembre
1499.
Philibert II de la
Platière, sieur des Bordes
Dessin vers 1494,
Musée de Chantilly
* Gilbert de La Platière, fils de Philibert I de la Platière1 ? ou neveu ? seigneur des Bordes, conseiller et chambellan du roi Charles VIII, est dit Bourdillon.
Gilbert de la Platière épousa Anne d’Amblard, fille du Chevalier d’Amblard et d’Anne de Langeac, le 18 mai 1502 à Surry le Comtal. Gilbert aurait accompagné le roi Charles VIII dans sa descente sur Naples (1494-1497). Gilbert était donc un homme de guerre avec le tempérament batailleur qui y va avec. Il n’hésitait pas à faire le coup de poing comme l’indique un document des Archives Nationales de Paris de juillet 1492 (N ° JJ.226-B 604) intitulé " Rémission pour Gilbert de la Platière dit Bourdillon". Du mariage d’Anne et de Gilbert seraient issus trois fils, dont deux morts jeunes et Jehan I AMBLARD de La Platière, dit BOURDILLON
* Son petit fils Jehan II, marié à Anne de Tournebranle, garde comme seul patronyme celui de Bourdillon. Il est l’ancêtre commun de nombreux Bourdillon dans le monde entier. Généalogie
C'est aussi le siècle de la dispersion de la famille : à cause des guerres de
religion.
Les Bourdillon protestants se réfugient à Genève. L’un d’entre eux,
Jehan II
, le petit fis de Gilbert est à l’origine d’une branche très nombreuse qui
se développe en Suisse et qui par la suite émigrera vers l’Amérique du
Nord, l’Angleterre, les Caraïbes, la France, l’Allemagne, la Suède et la Russie.
Les Bourdillon, catholiques, sont restés en France... Ils sont
peut-être à l’origine des familles installés à Châteauroux, en Sologne, en
Auvergne, dans le Rhône ... et ailleurs.
Léonard Bourdillon2
(1725-1802) passionné par l'histoire de sa famille et chroniqueur, réalise une
généalogie
des Bourdillon depuis leur arrivée à Genève. Dans son histoire de la famille Bourdillon (manuscrit n°1114,
la famille genevoise), il donne
des éléments sur l'origine de la famille
"Le nom de Bourdillon équivaut à celui de "Bois de chêne". La planche de
bois de chêne se nomme bourdille et le tronc bourdillon. La Famille
Bourdillon est une des plus anciennes et des plus répandues, quoique partout
elle soit unique, soit dans le Bourbonnais, le Beaujolais et surtout le Berri
d'où sont sortis les genevois et de ceux-ci, les anglais, les américains, les
suédois et autres, tous compris dans la branche genevoise, descendant du Berri
où depuis des siècles, cette famille se perpétue encore".
"1420.
Cette famille prit ses armoiries en Bourgogne, en Nivernais,
en Bourbonnais et au Berri, dont le
blason
porte"Argent au chevron de gueule, accompagné de trois anniles, de sable de
Bourgogne, soit fers à moulins". Et voici comment cela s'explique. L'argent
représente des planètes, la lune ; des jours, le lundi ; des éléments, l'eau ;
des pierres, la perle ; des fleurs, le lys ; des vertus, la candeur, la
chasteté, la charité, la franchise et la bonté. Le chevron désigne l'éperon de
la botte et la demi-lune, de la fortification , pièce noble en blason.
La branche genevoise, plus noble encore, puisqu'elle fut
anoblie par la Nation, ne doit jamais oublié que ce fut à cette époque que les
citoyens jurèrent solennellement de ne jamais aliéner la souveraineté. Si jamais
ce serment pouvait être oublié de nobles ils deviendraient serfs."
"1520.
Simon Bourdillon, citoyen donna sa fille au mariage à Pierre
Favre. Ce fut une petite fille de ce Favre-Bourdillon, qui épousa Abraham
Bourdillon, mon quadrisaïeul. Ils étaient parents et protestants. Les réformés
étaient déjà bien reçus par les bons patriotes genevois. Voilà les circonstances
dans lesquelles se trouvaient la Patrie lorsque mes ancêtres lui donnaient déjà
des citoyens. Simon lui donna David 1er".
Léonard écrit aussi dans le manuscrit 1097 "Livre premier extrait de la famille
Bourdillon dès son origine jusqu'à nos jours, 1420-1782" :
1520 à 1525. Bourdillon XXX, soit Simon qui eut pour fille Antoinette 1ère qui se marie en 1551 et qui perdit David en 1565.
1550 à 1555. Bourdillon Pierre-Jean, fils de Louise,
qui eut quatre filles, Marie 1ère en 1556, Anne 1ère en 1560, Marthe en 1567 et
Philiberthe en 1569, ainsi que cinq fils, Jean II en 1558, Joël en 1561, Pierre
1er en 1562, Jean III en 1564 et Jacques 1er en 1565. En tout 9 enfants. les
registres de ces temps là ne présentent le plus souvent que les noms des femmes
et ne disent rien de leurs familles.
Voilà les parents qui ont précédé mes aïeux, leurs noms sont souvent indiqués
Bourdïon, et lorsque j'eus chez moi quelques-uns du Pays, où la souche de notre
famille existe encore dans les principales villes du Berri, c'était ainsi qu'ils
mouillaient les deux ii en prononçant notre nom..
J'aurais voulu remonter ma généalogie à l'origine de cette souche, mais je ne
pus en obtenir les documents. J'appris seulement que le
Maréchal de Bourdillon
sortait bien de la famille, mais je vois par son histoire, que, quoiqu'il fut
marié deux fois, il ne laissa point d'enfants.
Ceux qui viennent à Genève à la fin du XVème siècle
étaient donc du nombre des natifs citoyens qui n'avaient pas été reçus
Bourgeois.
1 Cette hypothèse fut reprise dans Le Dictionnaire historique et bibliographique de la Suisse publié dans les années 1920. Un article de ce dictionnaire, dédié à la famille Bourdillon, fait référence « à une tradition familiale qui apparait au XVIIIe siècle et se réclame d’un document du cabinet des Titres de la Bibliothèque Nationale de France » (Tome II page 262).
2 https://archives.bge-geneve.ch/archive/fonds/bourdillon_leonard