Jehan I d'Amblard dit Bourdillon
et Jehan II Bourdillon (1527-1592)
Gilbert de La Platière et Anne Amblard se marièrent le 18 mai 1502.
Ils avaient pour témoins Amblard, chevalier ; Lafayette seigneur de Pontgibaud ; Philippe de La
Platière, et Chastelard en Dombes.
Rq1 :
Philippe de La Platière
est l'oncle du Maréchal de Bourdillon, fils de Philibert de la Platière,
chevalier, seigneur des Bordes, conseiller et chambellan du Roy et du duc de
bourbon, mariée le 20 décembre 1463 à Marie de Fontenay, nièce de l'évêque de
Nevers et fille de Guy baron de Fontenay.
Jehan I, le cadet porte le nom et les armes des Amblards (la famille Amblard n'avait pas d'héritier mâle). A contrario, il renonce aux armes de La Platière et des Bordes. Jehan Amblard (Jehan I) est dit Bourdillon
Il
embrasse la religion réformée et
est condamné par le parlement de Paris en octobre 1549 :
Extraits du jugement :
" A été condamné pour raisons de blasphèmes et erreurs luthériennes à être
mené, tête et pieds nus et en chemise tenant une torche ardente de deux livres,
un jour de dimanche depuis les prisons de la ville de Riom, jusque devant le
grand portail de la principale église de la ville, à l’issue de la grand-messe,
étant à deux genoux, faire amende honorable disant et déclarant à haute voix que
follement et témérairement et malicieusement il a dit et proféré des blasphèmes
et propos scandaleux et erronés, contre l’honneur de Dieu, de notre mère la
Sainte Église, sa doctrine et ses constitutions. Qu’il se repent et requiert
pardon à Dieu, au Roy et à la justice. En outre, pour de plus amble réparation
du dict cas, la dite chambre condamne le prisonnier à être battu et fustigé, nu,
de verges, par un jour de marché, par les carrefours de la dite ville de Riom.
Et l’a banni jusqu’à trois ans de la Sénéchaussée d’Auvergne, et la dite chambre
lui fait défense de dire ou prononcer à l’avenir aucun blasphème et propos
scandaleux contre l’honneur de Dieu et de notre mère la sainte Église, ni de
hanter ni de fréquenter, avec gens mal pensants de la foi, sous peine de feu ".
Après cette condamnation et cet affront public, cet homme orgueilleux, meurtri, part s’installer dans le Gâtinais d'où est native sa femme Elisabeth de Tournebranle.
Jehan II est protestant ; il reste en Gâtinais.
Il épouse selon Blanche Bourdillon sa cousine Anne de Tournebranle. Il demeure à Beaune La Rolande. Ils eurent 5 enfants : François (mort jeune), Humbert (mort jeune), Judith (morte à 11 ans), Claude qui avait pour parrain Claude de Brune en Gastinais (il redevient catholique et aurait ainsi été rétabli dans sa noblesse de la Platière) et un autre fils qui est allé à Maringues sous la protection du duc de Bouillon.
Selon Léonard de Genève, il aurait eu de Bourges en Berry 8 enfants dont Abraham.
Il prend part à la bataille de Bourges en 1562, où il fut blessé; puis devant l’avance des catholiques s’enfuit à Genève (1563).
Notons les remarques de Jules Stalla-Bourdillon (correspondance de 1951) issues du mémoire de Blanche Bourdillon
A Genève, cet homme de guerre se marie (pour la seconde fois) ; il aura plusieurs enfants de cette union.
Peter Bourdillon (branche anglaise), petit-fils de Francis Bernard Bourdillon, en 2022 a fait des recherches (en anglais) pour tenter de relier Abraham à la famille de la Platière.
Peter Bourdillon résume la partie de l’histoire Bourdillon du XVIème
siècle ainsi :
1. « Notre ancêtre, Abraham Bourdillon (1561-1640), fut amené à Genève par son
père pour échapper aux guerres de religion en France. Son père s'est marié pour
la 2ème fois à Genève en 1564 ;
2. Le père d'Abraham, Jehan II Bourdillon de Beaune en Gâtenois, vivait à
Beaune-la-Rolande, à environ 60 km au sud de Paris. On dit qu'il faisait partie
des défenseurs de Bourges en 1562 et qu’il se serait enfuit à Genève après la
chute de Bourges prise par les catholiques
3. Le grand-père d'Abraham, Jehan Amblard dit Bourdillon, a été jugé pour
hérésie à Riom (près de Clermont-Ferrand) en 1549 et banni d’Auvergne. Il serait
allé vivre avec la famille de sa femme dans le Gâtinais.
4. L'arrière-grand-père d'Abraham, Gilbert de La Platière (c.1465-c.1505),
épousa Anne Amblard. Le contrat de mariage stipulait que si le marié devait
hériter de tous les biens d'Amblard, l'un de leurs fils devait abandonner le nom
« de La Platière » et adopter le nom « Amblard »
5. il n'était pas clair si Philibert de La Platière était le père ou le oncle de
Gilbert de La Platière
6. Philibert de La Platière (c.1438-1508) a eu une brillante carrière dans le
service de Louis XI, de Pierre II Duc de Bourbon et de Louis XII
Il concluait de la manière suivante :
"Sur l'absence de progrès depuis 1955 dans la recherche preuve de:
1. du mariage de Gilbert de la Platière et Anne Amblard
2. de la relation entre Jehan Amblard dit Bourdillon et Gilbert de la Platière et Anne Amblard
3. la relation entre Jehan Amblard dit Bourdillon et Jehan II de Beaune en Gâtenois"
Il concluait ainsi : "actuellement nous ne sommes pas en mesure de prouver une descendance d'aucune Bourdillon avant Jean Bourdillon, dont le fils Abraham est né en 1561 à Bourges (Cher)".
Francis-Bernard Bourdillon (1883-1970) dans sa "Note on the history of the BOURDILLON Family" de 1939 réalisée pour le 200ème anniversaire de sa naturalisation comme anglais évoque 4 Jehan.
"En remontant de Bernard, nous constatons que son grand-père Abraham (1570-1647)
est le premier de nos ancêtres à être né à Genève. Son père Jehan était venu
dans la ville en tant que réfugié en 1562-3, s'y était marié et était finalement
revenu en France.
Il y a quatre Jehan Bourdillons avec lesquels il peut, avec une probabilité
considérable, être identifié. L'un est celui qui mourut en I 590 comme Bailli du
Duc de Bouillon à Maringues (Auvergne). Une seconde est Jehan D'Amblard, dit
Bordillon' qui fut condamné pour hérésie en 1549 à Ryom (le bourg le plus proche
de Maringues). Les troisième et quatrième sont mentionnés dans des documents
relatifs à la famille Platière (de la)-Bourdillon conservés à la Bibliothèque
Nationale de Paris. De ceux-ci l'un est donné comme fils de Pierre Bourdillon et
-d'Amblard; l'autre est décrit comme le fils de Gilbert de la Platière, dit
Bourdillon. Ces deux derniers Jehans sont dans leurs documents respectifs
déclarés avoir fui à Genève, épousé Claude Plantan et eu un fils Abraham qui fut
admis comme bourgeois en 1613. Ce dernier est également identifié dans un
document avec le Bailli de Maringues qui y mourut en 1590".
Le Jehan Bourdillon Corroyeur
On trouve à Genève trace à la même époque d'un Jehan de Beaulne en Gastinois, corroyeur.
Procès criminel et informations,
2° série, N°1646 "Informations prises le 9 mars 1590 contre Jehan Bourdillon,
retenu prisonnier pour vol de cuir et réponse de Jehan, fils de Jehan
Bourdillon, de Beaulne en Gastinois, corroyeur, habitant de Genève, faite
à l'Evêché (palais de justice, le 9 mars 1590, âgé de 50 ans environ).
Il a été arrêté, accusé de vol, torturé. Il est relâché le 1er mars
1590, sans qu’il y ait eu preuve de sa culpabilité. A sa sortie de prison, il
demande à son fils d’un premier lit resté en Auvergne à venir demeurer près de
lui à Maringues. C’est très probablement de ce fils, près duquel Jehan,
corroyeur, a trouvé refuge à Maringues, que descend la branche des Bourdillon
d’Auvergne aujourd’hui éteinte.
Vivy (Octavie) Bourdillon (1909-1997) qui a effectué ces recherches sur la
famille genevoise fait le constat suivant : "
Léonard
(1725-1802), l'historien de la famille, qui a étudié soigneusement tout ce qui
concernait sa famille n'a jamais parlé, ni du procès criminel de Jehan, ni
du Gastinois, mais toujours de Bourges en Berry. On peut donc supposer qu'il y a
plusieurs Bourdillon réfugiés à Genève et peut-être plusieurs Jehan.
- Francis-Bernard Bourdillon (1883-1970) dans sa "Note on the history of the BOURDILLON Family" de 1939