Branche Stalla-Bourdillon

 

Cette Branche est née du rapprochement entre deux familles : celle des Stalla et celle des Bourdillon : mariage d’Antoine Stalla ( 1844- 1918) et de Léonie Bourdillon (1856-1931).

  

« La famille Stalla est originaire de Laigueglia près de Gènes. Ce sont des marins comme la plupart des Génois. La grand-mère d’Antoine Stalla est une Prève, fille du fameux Canosso qui pour défendre son bateau attaqué par un chebec turc n’hésite pas, étant à court de munitions, à charger ses canons avec ses écus d’argent pour donner à l’ennemi le dernier coup de grâce ».

Le Canosso Laurent Prève

Le Canosso - Laurent Prève

La famille Bourdillon résidait en Martinique.  Suite au décès de Septime-Léon Bourdillon (1830-1873), sa veuve Camille Borde part pour Marseille avec ses enfants. Sa fille ainée est Léonie.

Selon Vivy Bourdillon, historienne de la famille Bourdillon :

 « Léonie, qui a 18 ans, l’aide dans ses préparatifs. C’est un grand déménagement. On met une partie des meubles sur un autre bateau qui part quelques jours avant eux et qui fera naufrage (elle aura perdu donc une partie de son mobilier). On emmène aussi une partie des domestiques, la Da de mon père « da Maria » qui mourra très vieille à Marseille chez Bonne Maman, sans jamais retourner dans son pays dont mon père parlait quelquefois (NDRL le père de Vivy était Léon Bourdillon (1871-1934)). Sa belle-sœur, Betsy Chambon, lui a loué un grand appartement pas loin de chez elle, 61 Bd Notre-Dame. Plus tard vers 1887, elle achètera un hôtel particulier, 67 rue Saint Jacques, où elle habitera jusqu’à sa mort en 1902. Ses fils feront leurs études au lycée de Marseille, les filles chez les dames de Cluny ».

« Léonie fille ainée de de Septime-Léon, née à saint Pierre en 1856, est une jeune fille de 18 ans en arrivant à Marseille. Elle se marie en 1876, à 20 ans, avec Antoine Stalla né à Marseille le 30 mai 1844. Il a une affaire de négoce et de courtage en huile ».

Antoine StallaLéonie Bourdillon

Antoine Stalla et Léonie Bourdillon

Ils ont quatre enfants : Camille (un garçon), Marguerite, Léon, Jules. Emmanuel (1859-1905), le frère de Léonie, qui est son plus proche parent vient souvent la voir. "C’est là qu’il rencontre la sœur d’Antoine, Blanche qu’il épousera ».

Ce double mariage rapproche les deux famille : Stalla et Bourdillon.

Antoine Stalla « après accord de son beau-frère et de sa belle-mère fait une demande pour joindre à son nom celui de Bourdillon, ce qui accordée par la Chancellerie par un décret du 5 février 1884. Cette branche sera celle des Stalla-Bourdillon »  Généalogie-

Stalla-Bourdillo_autorisation président de la République changement de nom

Autorisation du Présidet de la République française d'ajouter au nom Stalla le patronyme Bourdillon

5 février 1894

 

 

Deux Stalla-Bourdillon se sont passionnés de la généalogie de la famille : Jules Stalla-Bourdillon (1886-1963) et son fils Yves Stalla-Bourdillon (1935- ). Ils ont contribué à reconstituer l'histoire de leurs familles du côté Bourdillon et du côté Stalla. Ainsi :

- Jules Stalla-Bourdillon a été en contact avec Blanche Bourdillon et a échangé une correspondante fascinante avec Francis Bernard Bourdillon (1884-1970), de la branche anglaise

- Yves Stalla-Bourdillon (1935-2012) rédigea un opuscule, « un conte » comme il le dit : « A mon petit-fils, quand il aura douze ans - Cinq années d’aventures en pays de Provence et six siècles d’histoire chez les Ligures et les Huguenots. »

 

Retour sur cinq années d’aventures en pays de Provence et six siècles d’histoire chez les Ligures et les Huguenots. »

 

Yves Stalla-Bourdillon  s’appuie sur plusieurs ouvrages :

-        Vingt ans d’histoire au pays de Languelia (1908) que son grand-père Antoine Stalla-Bourdillon traduisit.

-        Laigueglia storia e chonache paese ligure de Guilio Cesare Preve

-        L’aventure Bourdillon (1983) rédigé pour le rassemblement des Bourdillon en 1983 à Montvillargenne non publié

-        Une généalogie en histoire : la famille Bourdillon par Vivy Bourdillon épouse de Guy Bruno

-        La biographie de Sir Bernard Bourdillon de R.D. Peace 1987 Kensal press Oxford

-        La thèse de Jean-Pierre Busson de l’école des chartes « Imbert de la Platière des Bordes dit Bourdillon, Maréchal de France (1516-1567) », thèse de diplôme d'archiviste paléographe, 1947

Les entre guillemets du texte ci-dessous  sont des verbatim de l’opuscule d’Yves Stalla-Bourdillon

Il présente les deux familles : Stalla et Bourdillon

I-  Du côté Stalla

Yves Stalla-Bourdillon relate les exploits navals du clan Prève, Maglione, Badaro et Stalla (tous cousins) et rappelle le passé glorieux de Langueglia.

Laingueglia et les exploits du clan Prève, Maglione, Badaro et Stalla

Langueglia, en Ligurie, s’était distinguée au XVIIIème siècle : « un millier de voiliers de 30 à 300 tonneaux venaient chaque année négocier leurs produits en rade de Langueglia ». Les exploits de ses hardis navigateurs étaient chantés par les poètes en particulier contre les galères turques.

Tout Stalla connaît l’exploit de Vincent Maglione, oncle par alliance du Canosso (Laurent Prève). Au cours d’une bataille contre un chébec portant 20 canons appuyé par une galère, n’ayant plus de mitraille (il ne lui restait que de la poudre et six canons), « il charge ses canons avec les pièces d’argent que contient sa cassette et tire une dernière bordée ». « Bien lui en prend… Il arrache la victoire ! »

La fille de Laurent Prève : Marie-Antoinette Prève épousa

Jean-Antoine Stalla l’arrière arrière-grand-père d’Yves Stalla-Bourdillon

Généalogie

Laigueglia devient indépendante en 1794 et relève directement du Sénat de Gènes. Les "ancêtres Stalla devenus fournisseurs des armées de la révolution française réalisent de nombreux profits". Les guerres napoléoniennes vont cependant ruiner Langueglia. L’audace des corsaires et armateurs n’a pas pu empêcher sa ruine.

 

Jean-Antoine Stalla, un valeureux marin de Laigueglia qui sera obligé de s’exiler - Généalogie

Jean-Antoine Stalla combat furieusement les anglais. Yves Stalla-Bourdillon relate sa vaillance et sa générosité : « Un peu après la paix d’Amiens (1802) monté sur une chaloupe armée par les marins de son bord, il sauve une frégate anglaise de 30 canons porteuse d’un trésor en or de 3 millions et menacée de perdition par la tempête. Il ne demande aucune récompense et, à la rupture de la paix, reprend la lutte contre les anglais ». « Lorsqu’il n’écume pas la Méditerranée,  Jean-Antoine Stalla retrouve au Palazzo Rosso son beau-père le Canosso et Augustin Maglione, son oncle par alliance, ami de Bonaparte et membre du directoire de Gênes. »

Laurent Pascual Stalla, fils de Jean-Antoine Stalla, naît en 1806. Il est français

Son deuxième fils Etienne nait après Waterloo

Jean-Antoine Stalla se réfugie en France à Marseille

 

Laurent Pascual Stalla perpétue le commerce familial en Méditerranée  - Généalogie

Laurent Pascual s’engage à 14 ans comme mousse. Il deviendra capitaine-marin. Il arme successivement cinq voiliers : un magnifique trois mats : l’Etoile qu’il commande en 1839 et l’aimable Emilie en 1839. Il s’impose dans le commerce. Il faut dire qu’« A Gênes, Marseille et Langueglia, mais également dans de nombreux ports méditerranéens, Laurent Pascual Stalla dispose d’une foule de cousins exilés »

« Attaché à la navigation à voile où il excelle, Laurent Pascual refuse de se reconvertir à la navigation à vapeur. »

II a cinq enfants : Antoine, Albert, Etienne, Jean-Baptiste et Blanche.

Il meurt en 1872

 

Antoine Stalla - Généalogie

Antoine, l'aîné rencontre à Marseille Léonie Bourdillon (lien vers le site Internet) qui arrivait de Martinique. Son père Septime-Léon est mort. Elle est l’ainée de 9 enfants.

« Qu’a donc poussé Léonie, sa mère (35 ans) et ses huit frères et sœurs (le dernier a 18 mois à quitter Saint Pierre de la Martinique pour venir à Marseille »

« Septime-Léon Bourdillon, le père de Léonie est gravement malade. Betsy Chambon, sa belle-sœur, fait venir à Marseille trois de ses neveux  et les prend en charge. Suivant les instructions de leurs parents, elle les mets en pension chez les maristes de la Seyne. Albert, Emmanuel et François Charles y sont si malheureux qu’ils se jurent de ne plus jamais mettre leurs propres enfants en pension.

Septime-Léon meurt . Sa femme et une de ses sœurs, Octavie, décident de s’installer à Marseille. »

Antoine Stalla a la charge lui de ses 4 frères et sœur.

En 1976, à l’âge de 32 ans, il épouse Léonie (20 ans). Ils ont la charge de leurs douze frères et sœurs. Ils auront 4 enfants.

« Ils s’installent à l’Etoile qui a 6 hectares et une vaste maison (22 chambres) à laquelle Antoine adjoindra La Clairière dotée également d’une grande maison).

En 1884, alors que sévit une épidémie de choléra,

Antoine Stalla-Bourdillon invite sa famille à quitter Marseille : "Antoine Stalla-Bourdillon invite, de Paris où il séjourne, sa belle-mère Camille, sa femme Léonie et sa soeur Blanche Bourdillon, enceinte, à quitter Marseille pour se réfugier à Genève, la ville de leurs ancêtres. Il se préoccupe également de ses beaux-frères Léon Bourdillon et François-Charles (22 ans) qu'il tente, en vain, de convaincre. Au total quinze personnes prennent le chemin de Genève. Blanche y met au monde sa fille Camille Bourdillon. Par chance l'épidémie s'arrête. Les quinze réfugiés regagnent Marseille. L'équipée a duré trois mois. Pendant son absence, Antoine n'a pas cessé son activité de négoce. Tout en prospectant en Suisse (Winterthur) et a Paris, il s'appuie pour les affaires courantes sur Albert, un frère plus jeune resté à Marseille qui maintient une permanence et le renom de l'affaire. La maison Stalla ne ferme pas. Son image de marque en sort confortée. "Les Stalla sont restés.""

Yves Stalla-Bourdillon souligne également quelques traits de caractère d'Antoine : " Pour avoir été un extraordinaire leader, Antoine tomba par la suite dans les excès qui menacent tout homme qui accorde une valeur excessive à l'apparence et à l'honorabilité au détriment des personnes". "Il se brouilla avec les Roux, belle famille de sa fille Marguerite (que Léonie allait voir en cachette) et également avec son fils aîné, Camille qui n'avait pas fait le mariage qu'il souhaitait . Camille s'exila à Tunis. Antoine interdit à ses autres enfants de le voir"

II-    Du côté Bourdillon

Yves Stalla-Bourdillon fait un parallèle avec la famille Stalla et ses différents exodes :

« Les Bourdillon en sont à leur troisième exode.

Leur premier exil a eu lieu quand, converti au protestantisme, Jehan I Amblard « dict Bourdillon » a été condamné en 1549 par le Parlement de Paris à être fouetté nu devant l’église de Riom. Son fils Jehan II s’est enfui à Genève en 1563, un siècle avant la révocation de l’édit de Nantes.

En 1814, lorsque Bonaparte a pris Genève, un de ses descendants à émigré à nouveau vers la Martinique pour fuir la conscription.

En 1874, ma grand-mère et ses huit frères et sœurs viennent d’émigrera une troisième fois. Ils sont à Marseille. »

Il présente ensuite l’histoire de la famille Bourdillon sur la base de la bibliographie présentée en introduction ; histoire présentée sur ce site Internet.

III-    Comparaison des exodes Stalla et Bourdillon

Enfin, Yves Stalla-Bourdillon fait le parallèle entre les exodes Stalla et Bourdillon : "Les Bourdillon quittent la France au XVème siècle pour sauvegarder leur foi, puis Genève au XIXème siècle pour sauvegarder leur famille. Les Stalla sont exilés de Gênes au XIXème siècle pour avoir défendu contre vents et marées les idéaux de la révolution." Il évoque Benjamin Constant qui écrivit au lendemain de Waterloo un essai sur la notion de liberté chez les anciens et les modernes  qui opposait la liberté de la cité (Athènes, Rome...) et la liberté de la personne (Jésus, le siècle des lumières, les droits de l'Homme). Il considérait que dans notre propre famille ces deux libertés , liberté de la cité et liberté de la personne se sont trouvées confrontées.

 

 

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